Le BAL Media Workshop, organisé en marge de la Conférence Sahara, a rassemblé journalistes et professionnels du basket autour de thématiques essentielles : intégrité, innovation, réseaux sociaux et transmission entre générations.
Ce vendredi à Dakar, la troisième édition du BAL Media Workshop a réuni journalistes sportifs, communicateurs, et figures clés de la Basketball Africa League (BAL). Objectif : renforcer les liens entre la ligue et les médias, tout en abordant les défis majeurs de la profession.
En ouverture, Amadou Gallo Fall, président de la BAL a tenu à remercier les journalistes :
« Depuis le début de cette aventure, votre présence est précieuse. Il y a plus de 200 journalistes accrédités, un tiers à Dakar. La qualité de vos récits est essentielle. »
Il rappelle que la BAL est une œuvre collective issue du partenariat NBA–FIBA.
« Ce workshop est une plateforme importante pour renforcer l’écosystème. Dakar est la seule ville à avoir accueilli toutes les éditions de la Conférence Sahara. Cela montre l’attachement du public et le rôle clé de la presse dans la construction de cette Ligue. »
Lamine Badiane, directeur communication FIBA Afrique
Le vétéran du métier, passé par Jeune Afrique, a partagé deux anecdotes fortes : un ministre libyen tentant de l’influencer financièrement, et une victoire arrangée au Tour du Faso sous Thomas Sankara. « Quand on accepte des cadeaux, on perd son indépendance. »
Il déplore aussi une certaine superficialité dans l’usage des réseaux : « Je ne suis pas actif sur les réseaux sociaux. Tout va vite. Parfois, ce sont de fausses infos. Et aujourd’hui, tout le monde veut être journaliste. »
Malick Traoré, journaliste sportif a partagé un parcours atypique marqué par des détours, des remises en question, mais surtout une passion constante pour le football.
« Je suis un apôtre de l’échec. Mon parcours n’a rien de linéaire », confie Malick Traoré. Formé en économie, il s’est réorienté vers la communication avant de s’installer durablement dans le journalisme. Passé par Canal+, il évoque son engagement à transmettre son expérience à la nouvelle génération, notamment depuis son retour en Côte d’Ivoire.
Sur les réseaux sociaux, il dit avoir changé de posture : « Au début, je publiais juste des résultats. Un ami sénégalais m’a poussé à exploiter autrement ma communauté. » Résultat : un style léger et humoristique, mais avec de l’information distillée subtilement. « Je privilégie l’info exacte à l’info rapide. Même les grands médias se trompent parfois, il faut être prudent. »
Abdoulaye Thiam, président de l’ANPS (Association nationale de la presse sportive du Sénégal) et AIPS Afrique a évoqué l’évolution générationnelle du journalisme : « Deux générations se croisent. Il faut trouver le juste milieu. Aujourd’hui, on privilégie l’image à l’observation directe. » Pour lui, les TIC doivent rester des outils, non des finalités.
Il regrette le manque de formation continue en rédaction : « La rigueur doit s’imposer avant, pendant et après la collecte de l’information. »
Présent en observateur engagé, Opel Lawla n’a pas manqué de saluer l’initiative. Il a encouragé les professionnels à continuer à « construire la narration du basket africain avec rigueur et créativité. »
À travers ce workshop, la BAL rappelle que le spectacle ne se joue pas uniquement sur le parquet. Il se construit aussi dans la qualité de la couverture médiatique, dans le respect des normes internationales et dans la volonté commune de faire rayonner le basketball africain sur la scène mondiale.