Fraîchement victorieux d’un match âprement disputé, Libasse Faye s’est présenté en conférence de presse avec un mélange d’émotion, de lucidité et de franchise. Cette victoire (65-64) précieuse grimpe son équipe en tête du classement, mais elle a été marquée par quelques tensions et des moments décisifs qu’il a tenu à éclaircir devant les médias.
C’est un coach visiblement touché qui s’est présenté devant la presse après le match ASC Ville de Dakar 65- 64 Petro Luanda. Dès ses premiers mots, il n’a pas caché sa difficulté à s’exprimer.
« J’étais un peu dans l’émotion. C’était un peu difficile pour moi de venir à cette conférence de presse », déclare t-il.
Interrogé sur l’incident avec James Majok, le technicien a préféré jouer la carte de l’apaisement, insistant sur une incompréhension liée aux différences de culture et de lecture du jeu.
« Comme tout le monde l’a constaté, à un moment, il y a eu des incompréhensions entre Majok et moi. C’est un bon gars, mais il faut vivre avec lui pour le connaître. Quand ils sont chauds, ils peuvent avoir ce genre de réactions. Les cultures de basket sont différentes, ils ont d’autres réalités. Quand j’ai pris le temps mort, j’étais dans ma logique de jeu. Eux aussi étaient dans autre chose. Cela les a un peu frustrés », a expliqué le technicien.
Un temps mort mal interprété aurait été à l’origine du malentendu.
« Au retour des vestiaires, il a compris pourquoi j’avais pris ce temps mort. Il restait dix secondes à jouer, et il fallait arrêter les meneurs rapides. Il fallait prendre ce temps mort pour donner cette directive. C’était une incompréhension. Dans les vestiaires, après discussion, on s’est bien compris, et il y a eu un autre élan de motivation. On est ressortis des vestiaires plus gonflés. C’est l’un de ses meilleurs matchs.
Libasse Faye a tenu à souligner l’importance de rester maître de ses décisions techniques : « Si vous continuez à faire ce qu’ils veulent, vous n’allez pas faire jouer l’équipe. Pour eux, ils doivent jouer tous les quarts-temps. Ce genre de réactions, nous les comprenons. » Malgré ces défis, il reste confiant : « On a fait le recrutement, il faut faire avec, même si on a nos réalités. On en verra encore des réactions du genre, mais cela ne nous empêchera pas de faire notre travail. »
Revenant sur les instants décisifs qui ont conduit à des pertes de balles, le coach a livré une analyse lucide, sans détour.
« Quand on est basketteur, on peut comprendre la raison pour laquelle on a perdu ces deux derniers ballons. C’est de l’imprudence. Bobo a gardé le ballon très longtemps et s’est retrouvé en double team. L’autre perte de balle, c’est l’épuisement des huit secondes. C’était naturel de prendre un temps mort pour tuer le jeu. »
Un prochain match crucial contre Kriol Star
Enfin, le coach s’est projeté sur la suite du tournoi, avec en ligne de mire une rencontre capitale face à Kriol Star qui les avait surpris en phase aller (66-63).
« Ce match sera très décisif pour la qualification au second tour. Nous avons beaucoup appris de cette défaite. À la veille de notre match, les Cap-Verdiens avaient perdu de 100 points. Malgré notre discours, on est venus avec un complexe de supériorité. Il est très difficile de faire oublier ça aux joueurs. Si on avait joué comme aujourd’hui, on aurait pu les battre facilement. On n’a pas été agressifs, même s’il y a d’autres aspects techniques sur lesquels on va réfléchir. Cette fois-ci, je pense que le discours sera bien entendu. »