À l’occasion de la Coupe de l’Ambassadeur du Vietnam organisée par l’Union Sénégalaise de Vovinam au stadium Marius Ndiaye, Maître Mamadou Diop, directeur technique national de l’USV a livré un témoignage fort, mêlant bilan technique de la compétition et regard personnel sur l’un de ses anciens élèves : l’actuel Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Maître Diop a d’abord salué l’importance de cette compétition organisée pour la première fois au Sénégal sous l’égide de l’Ambassadeur du Vietnam :
« C’est une première au Sénégal, et même en Afrique de l’Ouest depuis l’arrivée du Vovinam dans la région. Le déplacement de Son Excellence l’Ambassadeur du Vietnam Tran Quoc Khanh et de sa délégation mais aussi du président de l’Union Africaine de Vovinam est une grande marque de reconnaissance. Cela ne peut que susciter un sentiment de grande satisfaction. »
Avec la participation de 36 clubs sur les 80 que compte l’Union Sénégalaise de Vovinam, la mobilisation a été à la hauteur de l’événement.
« Nous avons enregistré la participation de 146 combattants, ce qui nous a obligés à limiter à six athlètes par club. C’est une grande réussite. Sur le plan technique, le Vovinam se porte très bien au Sénégal. C’est un art martial qui s’est fortement développé dans le pays », a-t-il souligné.
Bassirou Diomaye Faye, un élève devenu Président
Mais au-delà du cadre strictement sportif, Maître Mamadou Diop a partagé un témoignage personnel rare et touchant sur l’un de ses anciens élèves : Bassirou Diomaye Diakhar Faye, aujourd’hui Chef de l’État sénégalais.
« C’est mon Président, mais je reste son maître. C’est mon élève et mon ami. Il s’est inscrit à mon école en 2003. La dernière séance qu’on a eue ensemble remonte à 2023, peu avant son arrestation ( arrêté lors des manifestations contre le troisième mandat du président de l’ancien Président Macky Sall ndlr). Je me souviens très bien : nous avons eu un entraînement, comme d’habitude. C’est un homme brave, discret, avec une force tranquille. »
Selon son maître, le futur président transpirait comme tous les autres, ne cherchant aucun traitement de faveur.
« Après les séances, il me disait simplement : “Maître, au revoir, à jeudi.” Il était très discipliné, respectueux, et engagé. »
Une anecdote révélatrice de son caractère
Maître Diop raconte également une anecdote marquante, qui en dit long sur la personnalité du chef de l’État :
« Avant les événements de 2023, on faisait un exercice au couteau. Sa femme était présente ce jour-là et m’a dit : “Maître, c’est dangereux.” Mais lui a insisté : “Non, je vais le faire.” Il ne reculait jamais devant l’effort. »
« Je l’appelais “Directeur” bien avant qu’il ne devienne président, parce que je voyais déjà en lui une grande personnalité. J’étais même gêné de l’appeler par son prénom. Mais je n’aurais jamais imaginé qu’il deviendrait ce qu’il est aujourd’hui. Je suis fier de lui. »
Un symbole du Vovinam : former au-delà du sport
À travers cette relation maître-élève, c’est toute la dimension éducative et citoyenne du Vovinam qui est mise en lumière. Une discipline qui, au-delà du combat, forge des hommes et des femmes de caractère, appelés à servir leur pays avec dignité.
Le témoignage de Maître Mamadou Diop illustre à la perfection l’un des piliers du Vovinam : la formation de citoyens exemplaires, à travers la discipline, l’humilité et la responsabilité. Le parcours de Bassirou Diomaye Faye en est une preuve vivante.